Notre avis sur le purificateur d’air Philips 3000i Series
Philips nous a confié pendant quelques semaines leur nouveau produit de la gamme 3000i Series : le purificateur d’air AC3039/10. L’objectif du test est d’étudier les performances du purificateur en condition réel d’usage. Et cela avec des données de qualité de l’air intérieur à l’appui !
Les caractéristiques du purificateur d’air AC3039/10
Les dimensions
Tout d’abord commençons par les dimensions du produit. Nous avons ici un purificateur d’air qui n’a pas vocation à être constamment déplacé. En effet, avec un poids de 6.8kg et une forme cylindrique de 64.5cm de haut et de diamètre de 29cm, ce purificateur a, selon nous, essentiellement sa place dans une pièce de vie principale.
Son design se compose de 3 parties :
- Le bas du purificateur en plastique où l’air est aspiré à 360 degrés. C’est à cet endroit que nous retrouvons le filtre et la technologie intégrée de mesure des PM2.5, COV et allergènes.
- Le haut du purificateur en tissu qui contient le moteur permettant l’aspiration de l’air par le filtre.
- Le dessus du purificateur d’où ressort l’air aspiré. L’écran de contrôle et de commande tactile y est également.
Les fonctionnalités
Le purificateur d’air a 3 modes de fonctionnement : Auto, Turbo et Veille. En fonction de ses différents modes, le débit d’air traversant le filtre varie plus ou moins fort.
En mode Auto, la puissance du purificateur s’adapte à la qualité de l’air intérieur mesurée par des micros capteurs intégrés. 3 paramètres sont pris en compte, le niveau IAI de 1 à 12 indiquant le niveau d’allergènes, le niveau de PM2.5 allant de 0 à 500 µg/m3 et le niveau de gaz (principalement COV Composés Organiques Volatils) allant de L1 à L4.
En mode turbo, le purificateur fonctionne à la vitesse la plus élevée et en mode veille le purificateur fonctionne à vitesse réduite avec un bruit de fonctionnement plus faible.
Nous allons voir dans les prochaines parties l’efficacité en condition réelle de ces modes de fonctionnement.
L’utilisation du purificateur peut se faire directement via l’écran de contrôle ou à distance via l’application Philips Clean Home+.
En conclusion, l’utilisation de ce purificateur est simple et les fonctionnalités adaptées pour un usage en résidentiel. Les mesures d’allergènes nous semblent cependant moins palpables contrairement aux mesures de particules fines PM2.5 et Composés Organiques Volatils.
Le filtre 3 en 1
Le filtre utilisé est un filtre propriétaire Philips, le NanoProtect série 3 (FY3430/30). Nous retrouvons dans ce filtre cylindrique 3 couches de filtration : un préfiltre, un filtre HEPA et un filtre de charbon actif.
Le préfiltre a pour objectif de piéger les poils d’animaux, les poussières de gros diamètre, ou encore les cheveux. Concrètement les particules ou éléments visibles à l’œil nu.
Le filtre HEPA acronyme de l'anglais high-efficiency particulate air signifie en Français filtre à air à haute efficacité. Les filtres HEPA sont capables de filtrer au moins 99,97 % des particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3 µm. Philips annonce pour son filtre une capacité de filtration jusqu’à 0,003 µm suite à test effectué par l'IUTA avec un aérosol de chlorure de sodium (NaCl), conformément à la norme DIN 71460-1.
Le filtre HEPA est le type de filtre le plus répandu et le plus efficace pour piéger les particules fines. Au fur et à mesure de son utilisation, le filtre HEPA va s’encrasser avec l’accumulation des particules captées sur le filtre. Il est alors très important de veiller à l’entretien rigoureux et le remplacement périodique recommandé par le constructeur.
Enfin, le filtre de charbon actif a pour objectif de piéger les gaz (comme les COV par exemple) et plus précisément les odeurs. Le filtre au charbon actif est le même que ceux utilisés dans les hottes aspirantes par exemple. Ce filtre est composé de morceaux de charbon poreux. Le charbon actif capte les composés de l’air par un phénomène d’adsorption. Ainsi, les composés se retrouvent collés au charbon. Plus le charbon est poreux, plus il captera de contaminants. C’est pourquoi, il est important de remplacer régulièrement un filtre de charbon actif car lorsque la capacité maximale du charbon est atteinte, le phénomène d’adsorption n’aura plus lieu et il n’y aura plus aucun traitement de l’air.
Les performances du purificateur en conditions réelles
Contexte des tests
Afin d’évaluer les performances de filtration du purificateur d’air, nous avons procédé à différents tests en conditions réelles et non simulées. Les sources de polluants de type PM2.5 sont issues de phénomènes de cuisson et les sources de polluants de type COV sont issues de produits d’entretien domestiques.
Les mesures de qualité de l’air intérieur sont effectuées avec 2 capteurs d’air connectés Cozy Air positionnés côte à côte afin d’assurer une validité des résultats. Pour en savoir plus, découvrez notre page dédiée aux capteurs.
Enfin, nous avons fait varier le mode fonctionnement du purificateur (Auto, veille et turbo) sur des expositions similaires et nous avons comparé l’efficacité du purificateur en fonction de l’ouverture de fenêtres.
Dans le cas présent, le renouvellement d’air est assuré par une VMC simple flux hygroréglable avec une entrée d’air sur le châssis de la fenêtre et l’extraction d’air via une bouche de ventilation dans la cuisine. La pièce fait 35m² (salon et cuisine ouverte) et le purificateur est placé au centre de la pièce.
Nos tests portent uniquement sur l’impact du purificateur d’air sur les particules fines et les COV. Ce sont les principaux polluants rencontrés dans l’air intérieur de type “résidentiel”. Un focus spécifique est fait en fin d’article sur l’action du purificateur d’air contre les virus et bactéries comme la Covid-19. Enfin les notions de purification des virus, des bactéries et allergènes de type pollen ou moisissure dans l’air sont similaires aux résultats donnés sur les PM2.5 étant donné que le filtre HEPA a un effet sur tout type de particule dans l’air. Nous ne sommes, toutefois, pas en mesure de vérifier cela par des tests en condition.
L’efficacité du purificateur sur les particules
Le protocole de test consiste à émettre des particules issues de cuisson dans l’air de la pièce . Cette source de pollution de PM est celle qui sera rencontrée le plus souvent dans la plupart des logements.
La plage de mesures s’étend de 0 à 1 000 µg/m3. Ici ramenée de 0 à 100% pour une meilleure lisibilité et facilité d’exploitation.
Afin de vous assurer de la validité des données, voici les marges d’erreur entre les 2 capteurs d’air connectés pour chaque série de mesures : 0.30%, 0.21%, 0.35% et 0.40%.
Voici, pour chaque test effectué, la durée nécessaire pour évacuer les PM2.5 présents dans l’air avant de retrouver une concentration “normale”. Soit inférieure à 5%.
Cas n°1 : Emission de PM sans purificateur et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de PM2.5 à moins de 5% = 2h40
Cas n°2 : Emission de PM avec purificateur mode Auto et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de PM2.5 à moins de 5% = 24 min
Cas n°3 : Emission de PM avec purificateur mode Turbo et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de PM2.5 à moins de 5% = 18 min
Cas n°4 : Emission de PM avec purificateur mode veille et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de PM2.5 à moins de 5% = 1h20
Cas n°5 : Emission de PM sans purificateur et avec ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de PM2.5 à moins de 5% = 15 min
En conclusion, nous voyons bien ici la capacité du purificateur à capter les particules dans le filtre HEPA dans un laps de temps très court. En mode Auto ou turbo, le temps d’exposition des occupants à des concentrations en PM2.5 élevées est divisé par 8. En mode veille, le temps d’exposition est quant à lui uniquement divisé par 2.
L’action manuelle d’ouvrir une fenêtre sur une durée assez courte permet également d’évacuer rapidement les PM vers l’extérieur. Le temps d’exposition est alors divisé par 10.
L’efficacité du purificateur sur les COV
Avant toute chose, il est important de savoir qu’il est quasiment impossible (hors milieu spécifique) d’obtenir un air complétement exempt de Composés Organiques Volatils COV. Chaque environnement aura toujours un niveau de fond avec pour source les produits ou matériaux présents dans l’espace. Dans le cas présent, le niveau de fond en COV est donné à 27.5%.
Ce niveau de fond peut être perturbé avec l’émission de COV provenant de sources ponctuelles comme l’utilisation de produits d’entretien ou de bricolage ou encore des produits de consommation comme les parfums.
Nous avons ici comparé la durée d’évacuation de COV émis dans la pièce en fonction de l’ouverture ou non d’une fenêtre et le fonctionnement ou non du purificateur.
Cas n°1 : Emission de COV sans purificateur et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de COV à moins de 27,5% = 4h48
Cas n°2 : Emission de COV avec purificateur mode Auto et sans ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de COV à moins de 27.5% = 2h18
Les résultats en mode turbo sont du même ordre de grandeur. En mode veille, les COV sont éliminés entre 3 et 4h.
Cas n°3 : Emission de COV sans purificateur et avec ouverture de fenêtre
Durée pour passer de 100% de COV à moins de 27.5% = 6min
En conclusion, nous voyons ici une limitation du purificateur d’air en conditions réelles pour éliminer les COV émis. Il est vrai que le purificateur en mode auto divise par 2 le temps d’exposition. Les COV sont piégés par le filtre de charbon actif toutefois le processus est assez long.
Du fait le leur volatilité, les COV peuvent être évacués très rapidement et simplement avec l’ouverture d’une fenêtre. Les tests menés montrent qu’en moins de 10 min, les polluants sont évacués.
Conclusion sur les performances
La puissance de filtration du purificateur permet une très bonne efficacité sur le piégeage des particules et aérosols présents dans l’air. Le temps de retour à une concentration dans l’air “normale” est divisé par 8, soit de plusieurs heures à quelques minutes, par rapport à une exposition sans purificateur ou sans ouverture de fenetre. Le fonctionnement du mode auto est cohérent et s’adapte correctement aux augmentations et aux diminutions des polluants.
Concernant l’efficacité du filtre de charbon actif utilisé pour piéger principalement les COV, l’efficacité est moindre. Le temps d’exposition est divisé par 2 avec le purificateur en mode Auto. Cependant, une aération manuelle avec l’ouverture d’une fenêtre est beaucoup plus efficace. En effet, la durée d’exposition aux COV est alors divisée par 50 !
Focus sur l’usage du purificateur contre la Covid-19
Tout d’abord, nous tenons à émettre un point de vigilance très important pour éviter tout sentiment de fausse sécurité. L’installation d’un purificateur d’air, comme le Philips testé dans cet article, est un moyen pour diminuer le risque d’exposition aux virus. Sans toutefois pouvoir certifier un risque zéro.
En effet, le lien le plus important entre la qualité de l’air intérieur et la propagation des virus reste avant toute chose le renouvellement de l’air via l’ouverture des fenêtres et le bon fonctionnement des systèmes de ventilation.
En aucun cas, un purificateur d’air participe à ce renouvellement d’air. La technologie de filtration HEPA va permettre uniquement de recycler l’air de la pièce et de piéger au passage du filtre les particules et aérosols infectieux ou non.
Les recommandations d’utilisation
Afin de garantir une utilisation optimale et des performances continues dans le temps, l’élément primordial à bien entretenir est le filtre. Au fur et à mesure du temps, le filtre piège les polluants. Cette accumulation progressive va entrainer une baisse de la capacité du purificateur à capter les polluants, que ce soit aussi bien avec le filtre HEPA, qu’avec le filtre de charbon actif.
La durée de vie d’un filtre va donc varier en fonction des niveaux de pollution auxquels il est exposé et également à sa dimension. Un filtre de plus petite taille aura tendance à devenir inefficace beaucoup plus rapidement.
Dans le cas présent, le purificateur Philips alerte l’utilisateur au moment opportun afin de procéder au remplacement du filtre avant meme que l’encrassement devienne problématique.
Pour conclure cet article, les tests effectués permettent de démontrer une très bonne efficacité du purificateur pour éliminer les aérosols. Et cela sur des durées très courtes. Sur l’élimination de composés chimiques gazeux, l’efficacité est également avérée, toutefois avec des durées plus longues en comparaison aux aérosols. Enfin, nous avons pu constater que l’ouverture d’une fenêtre était également redoutablement efficace pour évacuer vers l’air extérieur un air vicié. Nous considérons ces deux méthodes de piégeage ou d’évacuation des polluants complémentaires et à adapter en fonction des situations de chacun. Enfin, n’oubliez pas, l’entretien du filtre est plus qu’important pour assurer un bon fonctionnement dans le temps.
