Au-delà des objectifs de sobriété et de performances accrues au sein des bâtiments tertiaires, les notions de confort et de bien être pour les occupants sont toutes aussi primordiales. Découvrez dans cet article une présentation de quelques-uns de ces labels et certifications. Bien sûr, nous nous attarderons sur la prise en compte et les engagements à propos de la thématique qualité de l’air intérieur. Cet article se base sur les informations et ressources compilées par l’OID Observatoire de l’Immobilier Durable et Atmo Hauts de France.
Pour les occupants d’un bâtiment, le bien être comprend à la fois les aspects physiques et les aspects psychologiques. Le confort correspond aux commodités proposées et à l’absence de gênes. L’objectif est ici d’agir sur la satisfaction et prévenir sur les troubles.
Il existe de nombreux leviers pour y parvenir, nous pouvons citer par exemple le confort thermique avec la bonne gestion de la température et de l’humidité relative, la luminosité, le bruit, la ventilation ou encore la connectivité du bâtiment, sa flexibilité en termes d’usages et sa proposition de nouveaux services dédiées au bien-être.
Et la qualité de l’air intérieur dans tout ça ? La qualité de l’air intérieur QAI joue un rôle plus qu’important dans le confort et le bien être puisqu’elle touche un besoin fondamental : notre respiration. La difficulté étant de rendre palpable, mesurable cette notion de bonne ou mauvaise qualité de l’air intérieur pour ensuite pouvoir agir. Rendre visible l’invisible !
Avec une qualité de l’air intérieur maitrisée et comprise vis-à-vis des usages du bâtiment, les gains sont multiples et très généreux. Augmentation de la productivité, diminution des risques sanitaires, et une satisfaction accrue de la part des occupants. En effet, c’est fini le temps où l’on préférait la simplicité de fermer les yeux en se disant que de toute façon l’air ne se voit pas.
Agir sur la qualité de l’air intérieur, cela ne signifie pas uniquement se faire taper sur les doigts et ne pas savoir quoi faire. C’est pourquoi depuis plusieurs années, des labels et certifications ont intégrés dans leurs critères et engagements cette notion de QAI (Qualité de l’Air Intérieur). Découvrons-les ensemble.
Voici quelques labels et certifications qui agissent sur la satisfaction des besoins matériels et psychologiques des occupants (luminosité, confort thermique, services proposés, matériel adapté, etc.).
- Label Accessibilité par Certivéa : Soucieux des besoins de tous les utilisateurs, dont les personnes âgées, les femmes enceintes ou les personnes en situation de handicap
- Certification BAC (Bâtiment Accessible Certifié) par I-Cert : vise à la reconnaissance de l’accessibilité pour toutes les personnes en situation de handicap et les personnes âgées
- Le Label HS2 par l’APAVE : aménagement et déploiement de services connectés pour participer au confort de vie et à la préservation du lien social aux personnes âgées ou vulnérables
- La certification Fitwel délivré par le “Centre for Active Design : promouvoir l’activité physique dans la routine des occupants d’un immeuble
- Label Intairieur par IMMOLAB : limiter les sources de pollution intérieures et assurer un bon renouvellement de l’air
- Label Osmoz par Certivea : Valorisation de l’engagement et des performances sur la qualité de vos cadres de vie au travail
- Le standard RESET par GIGA : S’engager pour la santé des occupants, en agissant particulièrement sur la qualité de l'air intérieur QAI
- La certification WELL par l’International WELL Building Institute : premier standard de construction au monde qui se base exclusivement sur la santé et le bien-être des occupants
D’un point vue spécifique sur la notion de qualité de l’air intérieur QAI, les labels et certifications vont inclure dans leurs exigences différentes actions. Nous pouvons citer par exemple : le choix et la régulation des systèmes de ventilation, la réduction des sources de polluants émis par les matériaux et le mobilier, la sensibilisation des équipes de maintenance, d’entretien ou des collaborateurs…
Le suivi et la mesure de la qualité de l’air intérieur font également partie des exigences. Avec selon les certifications des degrés d’intervention divers et des méthodes plus ou moins en adéquation avec l’exploitation du bâtiment en lui-même. En effet, nous considérons que des mesures de QAI (Qualité de l’Air Intérieur) uniquement en fin de chantier avant la livraison, bien qu’essentielles, sont rarement représentatives de l’évolution de la QAI (Qualité de l’Air Intérieur) une fois que le bâtiment est livré et exploité. L’occupation ou le re-cloisonnement des espaces ont un impact difficilement anticipable. Le comportant des produits utilisés au-delà de 30 jours suite à l’application sont également difficilement connus à l’avance. C’est pourquoi nous pensons que la compréhension de la QAI (Qualité de l’Air Intérieur) au sein des espaces d’un bâtiment doivent se faire en continu afin d’avoir l’assurance d’agir pour le confort et le bien être des occupants et non juste faire joli sur le rapport annuel.
Nous remercions Atmo Hauts de France sur leur travail de compilation des informations et la publication de leur guide sur les certifications.
5 certifications ont été passées au crible selon les actions et exigences vues ci-dessus.
La certification BREEAM (Angleterre)
- Normes EN 15251 et ISO EN 17772 pour la mise en œuvre du système de ventilation, sondes CO2.
- Elaboration d’un plan de qualité de l’air intérieur et choix de matériaux faiblement émissifs.
- Interdiction de fumer en dehors de zones prévues
- Sur ventilation en fin de chantier
- Mesures en fin de chantier des COV Composés Organiques Volatils et du Formaldéhyde
- Evaluation du bâtiment par les occupants
- Elaboration d’un plan de qualité de l’air intérieur en exploitation
- Non pris en compte : Minimiser les sources de pollution issues du mobilier
La certification HQE bâtiment durable (France)
- Normes EN 15251 et EN 13779 pour la mise en œuvre du système de ventilation, sondes CO2
- Matériaux A+ pour tous les revêtements en contact avec l’air intérieur
- Ventilation spécifique dans les locaux d’entretien
- Descriptif du mobilier utilisé
- Charte de chantier et mesures des débits de ventilation en fin de chantier
- Mesures en fin de chantier des COV Composés Organiques Volatils, du Formaldéhyde, du Benzène, du NO2 Dioxyde d’Azote et des PM2.5 particules fines
- Mise en place d’un carnet de vie du bâtiment et d’un plan prévisionnel d’entretien et de maintenance des équipements.
La certification Osmoz (France)
- Normes EN 15251, ISO 16000 et EN 16798 pour la mise en œuvre du système de ventilation, sondes CO2
- Choix de matériaux faiblement émissifs et labelisés
- Listing des informations sur les COV et Formaldéhyde issus du mobilier
- Mesures en fin de chantier des COV Composés Organiques Volatils, du Formaldéhyde, du Benzène, du NO2 Dioxyde d’Azote, des PM2.5 particules fines, des PM10 particules, du CO2 Dioxyde de Carbone, de l’O3 Ozone et du Radon
- Communication sur les résultats de mesures et enquête de satisfaction
- Elaboration et suivi d’un plan d’actions
La certification LEED (USA)
- Normes EN 15251, EN 13779 ou ASHRAE62.1-2010 pour la mise en œuvre du système de ventilation
- Choix de matériaux faiblement émissifs en COV
- Interdiction de fumer à proximité de tout entrée d’air et séparation des pièces à pollution spécifiques (entretien et reproduction)
- Choix de mobilier faiblement émissif
- Mise en place d’un plan de qualité de l’air
- Mesures en fin de chantier des COV Composés Organiques Volatils, du Formaldéhyde, du Benzène, des PM2.5 particules fines, des PM10 particules, du CO monoxyde de Carbone, du CO2 Dioxyde de Carbone, de l’O3 Ozone et du Radon
- Non pris en compte : sensibilisation des parties prenantes et pas de suivi en exploitation
La certification WELL
- Normes EN 15251, ISO 13779 ou ASHRAE62.1-2010 pour la mise en œuvre du système de ventilation
- Choix de matériaux faiblement émissifs en COV
- Interdiction de fumer à proximité de tout entrée d’air et séparation des pièces à pollution spécifiques (entretien et reproduction), traitement UV sur les équipements frigorifique
- Mobilier prenant en compte toute la chaîne de production du produit
- Isolation des gaines de ventilation durant le chantier
- Mesures en fin de chantier des COV Composés Organiques Volatils, du Formaldéhyde, du Benzène, du NO2 Dioxyde d’Azote, des PM2.5 particules fines, des PM10 particules, du CO Monoxyde de Carbone, du CO2 Dioxyde de Carbone, de l’O3 Ozone et du Radon
- Protocole de nettoyage du bâtiment et enquête de satisfaction auprès des occupants
- Monitoring de la QAI sur site, suivi des alertes pollutions extérieures et inspection annuelle du bâti
Nos points d’attention :
- Le choix des matériaux non émissifs est très important, leurs mises en œuvre sont tout aussi, voire plus importantes. Les conditions d’applications sont à respecter scrupuleusement si l’on souhaite que les missions en COV soient le plus faible possible
- Il est utopique de croire qu’il soit possible de construire un bâtiment sans aucune émission de produits émissifs en composés chimiques. L’important est alors de pouvoir identifier la durée d’émission, d’adapter le fonctionnement des systèmes de ventilation et de fournir les EPI nécessaires aux personnes exposés en continu.
Toutes les exigences énoncées dans cet article sont en vigueur à la date de sortie de l’article, elles ont vocation à évoluer dans le temps et s’ajuster aux besoins du bâtiment. Nous vous invitons donc à vous rapprocher des organismes afin d’appliquer les derniers référentiels en date.