Les dramatiques événements se déroulant depuis Septembre en Australie ont entraîné une forte dégradation de la qualité de l’air dans certaines villes. Les participants du tournoi de Tennis de l’Open d’Australie, ayant débuté le 14 Janvier, rencontrent d’importantes difficultés à respirer et à fournir des performances de haut niveau. Alors que les organisateurs ne veulent pas entendre parler de report, faut-il prohiber la pratique sportive durant les pics de pollution ?
Ce sont quelques minutes de jeu qui auront suffi pour apercevoir les premières conséquences de la mauvaise qualité de l’air à cause des incendies qui ravagent l’Australie. C’est notamment par l’abandon de Dalila Jakupovic, la Slovène qui menait le jeu face à Stefanie Vögele, que l’on a pu les apercevoir : quinte de toux et difficultés respiratoires. Dans une interview, elle confie n’avoir «jamais ressenti ça. J’ai eu peur de m’effondrer. C’est pour ça que je me suis accroupie. Je ne pouvais plus marcher. Au sol, c’était plus facile de respirer».
Cet abandon est accompagné de celui de Maria Sharapova lors d’un match d’exhibition en banlieue de Melbourne. Victime de quintes de toux à la fin du deuxième set. «Abandonner était une sage décision», a-t-elle déclaré à l’AFP. Pour mieux respirer, l’Australien Bernard Tomic a eu recours à de la Ventoline. Et enfin, la Canadienne Eugénie Bouchard a demandé un temps mort médical, ayant des «pointes dans les poumons». Quelques minutes plus tôt, un jeune ramasseur de balle faisait un malaise.
Alors que la population australienne avait pour recommandation de rester confinée à l’intérieur, les organisateurs de l’Open Australie ne veulent pas entendre parler d’un report de cette compétition majeure pour les tennismans se déroulant en partie à l‘extérieur. Le ressenti des sportifs et sportives est immédiat sur le court et cela impacte fortement leur performance, le principe de précaution s’impose dans ce cas présent. On peut penser qu’il est obligatoire d’annuler ce tournoi en raison de la mauvaise qualité de l’air extérieur. Or il existe d’autres moyens pour préserver ces athlètes comme adapter les conditions de jeu.
Les premiers pas ont été fait pour préserver la santé des participants. Plusieurs matchs ont été décalés sur des courts indoor ou à toit rétractable qui peuvent limiter l’impact de la pollution causée par la fumée. De plus, une surveillance de la qualité de l’air, en continu, a été rendu obligatoire. Pour prévenir tout dépassement de niveaux de pollution. Pour aller plus loin dans les recommandations, il peut s’agir de limiter la durée des matchs afin d’éviter une exposition prolongée à cette mauvaise qualité de l’air. Les conditions météorologiques étant variables avec notamment les précipitations de ces derniers jours, la qualité de l’air pourrait s’améliorer. Permettant ainsi le déroulement de certaines rencontres. Il est toutefois conseillé de rester attentif aux flux atmosphériques qui pourront inévitablement amener sur Melbourne et ses environs à nouveaux des particules fines.
À l’heure des bonnes résolutions, nous sommes beaucoup à vouloir se remettre au sport. Qu’il s’agisse de faire du sport dans son quotidien pour garantir sa santé, gérer son stress ou encore pour se sentir mieux. Que ce soit en intérieur ou en extérieur, un sportif va respirer 7 à 8 fois plus d’air que lorsqu’il est au repos et même bien plus pour certains sports.
Il est donc primordial de s’informer sur la qualité de l’air respiré sur le lieu où le parcours de sa pratique sportive pour éviter d’être impacté négativement par la pollution, d’une part pour sa santé et d’autres part pour sa performance. En effet il faut savoir que la plupart des sportifs pratiquant leur activité dans des zones polluées subissent les effets de la pollution de manière accrue et cela se traduit par des irritations du nez, des yeux, de la gorge, essoufflements, toux, voire même de l’asthme.
Il faut tout d’abord savoir que même si la qualité de l’air est moyenne les bénéfices du sport sont supérieures aux risques pour la santé. Un exemple concret, si une personne fait du vélo en ville, cette personne est plus exposée à la pollution qu’une personne au repos. Toutefois cette personne reste moins exposée qu’à l’intérieur d’une voiture qui est un espace clos accumulant la pollution sans l’évacuer.
Lors de pollution dite moyenne, avec indice compris entre 5 et 7, il ne faut pas s’arrêter de bouger, il est nécessaire de s’adapter. Sauf pour les personnes vulnérables et sensibles (personnes âgées, jeunes enfants et femmes enceintes) pour qui nous conseillons d’éviter tout effort d’essoufflement durant la pollution.
L’adaptation passe tout d’abord par l’horaire auquel a lieu l’effort. Il est nécessaire d’éviter les pics de pollution en privilégiant de ce fait les heures tôt le matin ou le soir après 20h. Il est également conseillé d’éviter de pratiquer un sport à proximité de grands axes routiers pouvant être sources d’aggravation de la pollution atmosphérique.
Lorsque la pollution s’aggrave, c’est-à-dire avec un indice de qualité de l’air compris entre 8 et 10, et que les autorités lancent des alertes, nous recommandons à toute personne, sportive ou non, d’attendre une amélioration de la qualité de l’air avant la reprise de son activité. Cette amélioration de l’air se traduit généralement par un changement de conditions météorologiques.
À l’horizon de jeux olympiques 2024, chers amis sportifs, nous vous recommandons, ainsi, de vous informer sur la qualité de l’air. D’adapter vos heures et lieux d’entraînement. Et de savoir, selon les cas, prendre la décision de reporter votre épreuve.